PREFACE

L’année 2020 qui commence va continuer dans sa lancée habituelle avec la publication de plusieurs articles provenant de différents domaines, à savoir Droit, Histoire, Géographie, linguistique, Littérature et Philosophie

L’article de Dionnodji Tchaine aborde l’épineuse question de l’enseignement des langues maternelles qui tarde encore à être effectif dans le système éducatif public du Tchad. Après analyse, l’auteur constate que l’enseignement bilingue intégrant les langues maternelles des apprenants et la/les formations des maîtres y relatives, demeurent le parent pauvre des politiques linguistiques et éducatives du pays. Les dispositifs institutionnel et pédagogique (surtout) de formation, s’avérent lacunaires et faiblement propices au développement réussi de la professionnalisation et de la professionnalité des maîtres commis à ce type d’enseignement.

Abdoulaye Abakar Kassambara et coll s’intéressent aux actions posées par le Cheikh Oulèche tendant à transposer le modèle des enseignements soudanais et égyptiens dans un contexte de panarabisme anti colonialiste mais qui s’est heurté au culturalisme français oppressant. Cet article tente de revisiter le parcours éphémère mais fondateur de l’enseignement de la langue arabe et de la culture islamique sous une forme moderne initié par cet érudit.

Florent Guy Atangana Mvogo scrute la loi constitutionnelle du 18 janvier 1996, pour voir dans quelle mesure les mécanismes d’accès à cette justice contribuent ou non à la gouvernance démocratique du pays ? C’est le but que s’est fixé cet article.

L’article de Gotilo Paulin et Moutede Vincent porte sur la ville d’Oum-Hadjer du département du Batha-Est. Est analysée ici la contribution des groupements villageois d’Oum-Hadjer dans le développement local. Car la population participe au progrès de son terroir à travers les groupements villageois qui sont des outils de développement local d’Oum-Hadjer. Ces groupements féminins et mixtes participent de plusieurs façons au développement local de leur Sous-préfecture en mettant en valeur des sites de décrue et de maraîchages, en fabricant des foyers améliorés, des greniers communautaires, etc. Ils n’ont besoin que d’un encadrement technique et d’un appui financier pour lutter durablement contre l’insécurité alimentaire et la pauvreté de cette sous-préfecture et partant du Batha.

Kouago Abdoulaye, et Robert Mamadi et Madjindaye Yambaïdje étudient quelques types de chansons populaires de l’aire culturel garab du Tchad, à savoir Kùrùm, Gàgsó et Zwàg. Ces formes strictement variables du point de vue de leur énonciation rituelle, contenu symbolique, stylistique et thématique sont non seulement des biens patrimoniaux, mais également, instruments de conservation des souvenirs des faits, évènements locaux dans la mémoire collective. Dans un corpus de sept chansons sont retracés des souvenirs qui renvoient aux réalités vécus chez les Garab.

Mathurin NNA s’interroge sur la garantie de la sincérité de l’électeur camerounais, l’accès au prétoire étant considéré comme l’instance de sécurisation du vote dans un pays se revendiquant ouvertement de la tradition démocratique libérale. L’idée que l’auteur voudrait avoir à charge de défendre est celle de l’existence d’une justice électorale aristocratique. Si elle est bien institutionnalisée, la justice électorale n’est pas ouverte à tous les citoyens, mais seulement à quelques-uns. Elle pérennise ainsi une césure mal venue entre gouvernants ayant seuls accès à la justice électorale, et les simples citoyens-électeurs, parents pauvres de cette même justice électorale. D’où la nécessité de ré-panser ladite justice électorale pour renforcer la légitimité des autorités politiques et contribuer au perfectionnement du régime politique se réclamant de la tradition démocratique libérale.

Le Redacteur en Chef

Pr Khalil Alio

 

Lire la suite de la revue (pdf 4,3Mo)